Le Rectus Block dans la plastie abdominale avec réparation pariétale : une révolution pour une chirurgie « morphine-free »
La plastie abdominale associée à une cure de diastasis dans le cadre de la chirurgie du post-partum est une intervention courante. Cependant, la douleur post-opératoire constitue une préoccupation majeure pour de nombreuses patientes, pouvant freiner leur décision de recourir à cette chirurgie. L’utilisation du Rectus Block, une technique d’anesthésie locorégionale, révolutionne la prise en charge de la douleur en réduisant significativement la nécessité de recourir à des antalgiques puissants comme la morphine. Cette technique est systématiquement réalisée à la clinique internationale du Parc Monceau.
Qu’est-ce que le rectus block ?
Le Rectus Block, ou bloc des gaines des muscles droits de l’abdomen, est une technique d’anesthésie locorégionale qui consiste à injecter un anesthésique local (comme la ropivacaïne ou la bupivacaïne) entre le muscle droit de l’abdomen et sa gaine aponévrotique postérieure, sous guidage échographique. Cette technique permet de bloquer la transmission des signaux douloureux provenant de la paroi abdominale, réduisant ainsi la douleur post-opératoire. Elle est réalisée pendant l’intervention par l’équipe d’anesthésistes à ciel ouvert sous échographie et dure une dizaine de minutes.
Un contrôle de la douleur optimisé, une expérience post-opératoire améliorée
La réparation du diastasis des muscles droits lors d’une plastie abdominale implique une manipulation importante de la paroi musculaire, ce qui peut entraîner une douleur post-opératoire significative. Traditionnellement, cette douleur était prise en charge par des antalgiques forts comme les opioïdes (morphine et dérivés), qui exposent les patientes à des effets secondaires tels que :
- Nausées et vomissements post-opératoires
- Constipation et sub-occlusion
- Somnolence et confusion
- Dépression respiratoire
Grâce au Rectus Block, la douleur est efficacement contrôlée dès le réveil et durant les premières 48 heures post-opératoires, période la plus critique en termes d’inconfort. Cela permet d’adopter une prise en charge « morphine-free », réduisant ainsi les effets secondaires et améliorant nettement l’expérience post-opératoire des patientes. Le premier lever est nettement plus facile et les quelques possibles douleurs résiduelles accessibles aux antalgiques simples comme le paracétamol.
Une chirurgie plus accessible à un plus grand nombre de patientes
La peur de la douleur post-opératoire est un frein majeur pour de nombreuses patientes envisageant une plastie abdominale. En offrant une alternative efficace et moins invasive à la gestion de la douleur, le Rectus Block rend cette intervention plus accessible à un plus grand nombre de femmes, notamment celles qui hésitaient à franchir le pas par crainte d’un réveil difficile ou de l’utilisation de morphiniques.
De plus, la réduction de l’utilisation des opioïdes s’inscrit dans une démarche de récupération améliorée après chirurgie (ERAS), favorisant une reprise plus rapide des activités quotidiennes et un retour précoce à domicile. La durée d’hospitalisation s’en trouve donc réduite de 48 heures minimum à 48 heures maximum avec la plupart des sorties dès le lendemain.
Conclusion
L’intégration du Rectus Block dans la prise en charge anesthésique des plasties abdominales avec cure de diastasis constitue une avancée majeure dans la pratique de la chirurgie esthétique et réparatrice. En diminuant significativement la douleur post-opératoire et en limitant l’usage de la morphine, cette technique améliore le confort des patientes, réduit les risques de complications et facilite la récupération. Cette approche redéfinit les standards de la chirurgie abdominale et pourrait encourager davantage de patientes à bénéficier de cette intervention transformatrice.